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matemonculot
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24 février 2009

Après réflexion, jai décidé de faire un lien

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Après réflexion, jai décidé de faire un lien entre la fin de mon précédent article "N'ayez pas peur, maman est là" et celui-ci et en même temps de faire suite à l'article d'une corédactrice "Le coup de pouce à leur main droite, c'est nous!" . La peur prédétermine l'attitude de l'homme face à la femme pécheresse. La femme ne serait pas systématiquement associée à l'image de la tentatrice si l'homme n'éprouvait pas une telle violence de désir à son égard. Cela relève de la mécanique psychologique attraction-répulsion.

Si l'on devait adopter une pensée résumée extrêmement utilitaire, faudrait-il que les hommes assument une bonne fois pour toutes leur désir obsessionnel?

Je ne peux répondre ni par oui ni par non à cette question. Je ne me vois pas imposer aux hommes de laisser libre cours à leurs pulsions les plus secrètes et me semblent-ils parfois les plus destructrices. Je ce que je vous dis là est très brute de décoffrage mais sachez que je vis dans un appartement où  le vis-à-vis est très étroit avec mes voisins.

Première scène de Fenêtre sur cour:

Dans l'appart d'en face il y avait un avocat, la quarantaine, ni beau ni laid, banal. Il vivait avec une jeune femme, mince, blonde, jolie, clichée mais sexy. Un soir- de ma fenêtre je vois abolument tout son appart en mode panoramique- je le vois dans son bureau se masturber en regardant sur son ordinateur un film porno. Sa jeune femme ou concubine s'approche du bureau, il referme alors sa braguette illico, zip, s'essuie vite les doigts et se remet au boulot.

Deuxième scène de Fenêtre sur cour:

L'avocat déménage, un cinquantenaire le remplace, il vit avec une brune un peu mémère et a un enfant ou un petit-enfant enfin bref il fait parfois des câlins à un bébé dans son salon. Et bien sachez les filles que tous les matins quand je me lève à 6h45 précises et si j'ai le malheur de tourner mon visage pour observer la rue je tombe nez à nez avec son écran de télé où défilent les images d'un fil porno scatologique. Je vous passe les détails. Je passe à table pour le petit-déj humm!

Troisième scène de Fenêtre sur cour:

Dans ma chambre j'ai un autre vis-à-vis face à un autre immeuble. Je vois donc un étudiant mater, bien installé dans son fauteuil, un film porno où plutôt un plan énorme genre zoom de malade sur l'entrée d'un vagin.

Alors après toutes ces expériences en tant que voisine adorable et discrète je me pose LA question: jusqu'à quel point les hommes ont-ils si peur du sexe féminin pour avoir besoin- en couple avec une jeunette blonde ou avec une brune en déclin ou à l'aube de sa jeune vie sexuelle mouvementée- de regarder au quotidien( peu importe la fréquence cela s'inscrit dans le quotidien masculin, on ne peut fermer les yeux et nier) des films pornographiques violents et dégradants pour la femme ?!

Je ne suis pas scandalisée par l'idée même de mettre en scène le sexe mais l'on sait tous et toutes que la pornographie c'est tout sauf du sexe. Je ne dis pas que je prône le missionnaire exclusif, loin de là. Mais franchement ces films ne montrent rien des réalités du sexe. Tout est chorégraphié, codifié et horriblement chiant. Genre votre mec a la force de vous labourer pendant une heure en beuglant comme une vache sans rigoler au bout de 30 secondes! Genre les femmes jouissent quand on leur tape le sexe violemment comme on jouerait du tam tam!

Comment se fait-il que cette passion cinématographique soit universelle? Même les intellectuels cèdent devant un "bon fil porno". Lars Von Trier avant de faire son navet de Dogville( d'ailleurs je consacrerai un article sur la domination machiste légitimée par des discours artistiques intellectualisant) avait réalisé des films pornos, j'ai entendu dire que Tarantino s'y mettrait peut-être aussi.

Tout homme qui se respecte a déjà vu dans sa vie au moins un film porno. J'ose même dire que cela fait partie intégrante de sa vie sexuelle ou du moins de son initiation à la vie sexuelle. Vos amis en ont sûrement déjà vu un, vos maris, vos conjoints, vos mecs. A travers des supports différents, la pornographie ou le besoin de reproduire et s'approcher du sexe féminin a toujours existé. Il s'agit aujourd'hui du cinéma, mais cela valait entre autres pour la sculpture mais aussi la peinture de l' Ecole de Vienne avec les dessins érotiques d'Egon Schiele et de Gustav Klimt.

Alors qu'est-ce que la pornographie révèle de l'Homme?

Je reviens là encore à cette idée de peur. La pornographie tourne autour du sexe féminin, quand on regarde un film porno on regarde la femme, les gros plans sur son sexe, l'homme n'est qu'un objet du film, rien d'autre au fond. Combien de peinture suggèrent, symbolisent,métaphorisent l'anatomie sexuelle de la femme?

Cette sur-représentation du sexe féminin est sans doute guidée par l'obsession, née de la peur et de l'incompréhension. Le sexe féminin est instrumentalisé. Objet de convoitise, il serait à l'origine de la guerre de Troie. Objet de torture il est excisé, mutilé en Afrique. Objet d'interrogation il est peint par Courbet. Objet de propriété et de pouvoir, il est pénétré de force lors des exactions des forces armées dans les villages lors des guerres.

Le vagin est une béance, un puits sans fond, un néant troublant pour l'homme.

C'est ainsi que j'ai discuté aujourd'hui avec une amie et fait le constat que finalement tout aurait été plus simple si les chapitres consacrés à la reproduction humaine enseignés en cours de biologie dans les collèges et lycées ne tournaient pas uniquement autour du SIDA mais également autour de la mécanique des DEUX corps. Il faudrait alors que cette mécanique soit étudiée non pas du strict point de vue de la reproduction mais également du point de vue de la recherche du plaisir chez les DEUX partenaires et aussi chez la jeune fille future femme et pas seulement future mère!

Discuter du pénis ET du vagin en tant qu'organes de plaisir comblerait les espaces de l'imaginaire masculin terrifié. Les jeunes garçons futures hommes et pas seulement pères comprendraient vite que la femme n'est pas si anatomiquement compliquée et sa béance pas si fantastiquement terrifiante!

La conséquence première ne serait pas une baisse du pourcentage de la population masculine qui regarderait des films pornos mais la création peut-être de films pornos plus intelligents, moins sexuellement violent et irréalistes et surtout mois dégradant pour la gente féminine qui, si l'on sait s'y prendre avec délicatesse et gentillesse, n'est pas aussi firigide et prude que vous, les hommes, ne le pensez, escusant ainsi vos samedis soirs passés sur Canal +.

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