N'ayez pas peur, maman est là !

Ce matin alors que mon prof citait Saint Tomas d'Aquin et Rousseau je me suis posée la question suivante : comment se fait-il que des hommes si brillants, avant-gardistes, ayant contribués de manière effective à l'émancipation de l'Homme aient été pour la plupart misogynes ?

Me répondre que c'est une question d'époque est bien trop facile, je rejette cet argument. En effet, l'époque ne leur a pas empêché de construire de véritables théories, complexes, d'une modernité parfois fascinante, étudiées encore aujourd'hui. Mais pourquoi être intimement convaincus que la femme est mois que l'homme ? Ne pensez pas à la religion, ils ont tous plus ou moins affirmé leur athéisme ou du moins cela peut se déduire aisément de la construction de leur pensée philosophique voire politique.

Je cite Auguste Comte: "...on ne peut sérieusement contester aujourd'hui l'évidente infériorité relative de la femme, bien autrement impropre que l'homme à l'indispensable continuité aussi bien qu'à la haute intensité du travail mental, soit en vertu de la moindre force intrinsèque de son intelligence, soit à raison de sa plus vive susceptibilité morale et physique".

Surtout ayez bien en tête que cet auteur est le père fondateur de la sociologie !

Mépriser la femme ferait-il alors partie de la nature masculine ? Plus précisément, pourquoi ce besoin immédiat dès l'apparition de la civilisation dans quelque monde que ce soit de rabaisser la femme et de l'assujettir ? Que s'est-il passé au commencement du commencement ? L'essence de l'homme a-t-elle précédé l'existence de la femme dans la société ?

J'ai peut- être une réponse.

Tout d'abord, les hommes ont peur des femmes, de leur béance et du désir que celle-ci suscite. Gouffre sans fin, ils n'assument pas le poids de leur désir violent. Le meilleur moyen de maîtriser cette peur mais également de laisser libre cours à ce désir est de maîtriser la femme. La force se met donc au service du viol. Cette menace permet de maîtriser la gente féminine et d'obtenir d'elle l'assouvissement des fantasmes masculins. Je pense entre autres au délire sur la nécessité d'être le premier à "déchirer" l' hymen, à l'obligation absolue de voir le sang couler sur les draps et à l'honneur qui s'en suit de l'exhiber à la famille youyouhh ! Et cela vaut pour n'importe quelle société, pour n'importe quelle religion ! Tu oserais prendre ton pied et jouir plus fort que moi ? Pas de doute: tu es une sorcière et tu mérites le bûcher ( sort tristement réservé à celles que l'on nomme sans grand hasard les femmes "libérées" au Moyen-Age) !

La femme fait peur. Ou plutôt son pouvoir de séduction fait peur. L'épisode d'Adam et Eve n'est qu'une illustration des rapports homme-femme, tel qu'ils existent aujourd'hui encore. J'ai lu une interview dans le Monde des Religions d'un psychanalyste qui expliquait que les hommes sont sujets à la peur vis-à-vis des femmes car leur pouvoir orgasmique est bien plus puissant que celui des hommes. J'en déduit donc que les hommes sont jaloux et doivent se contenter du fait que leur point G se trouve au niveau de leur prostate soit -pour parler crûment- dans les fesses.

On pourrait donc schématiser la genèse de la domination masculine de la façon suivante: la chasse et la guerre ont affirmé la force des hommes (quoique l'une d'entre nous consacrera sûrement un article sur la manipulation par les hommes de l'Histoire telle qu'elle est enseignée et démontrera que non, la femme de cro-magnon ne passait pas sa vie dans la grotte à s'enfourner des godemichés en corne de mammouth en attendant le repos du guerrier!). Cette force s'est retournée contre les femmes. Les hommes- les seuls à s'être octroyés la maîtrise de l'écrit- ont établit tout un tas de dogmes religieux interdisant l'émancipation féminine. Ces théories se sont transformées en pratique et ont donné lieu à l'Histoire douloureuse des femmes.

Et qu'est-ce qui présidait la force à l'origine de la violence ? La peur.

La deuxième partie de ce texte a bizarrement disparu; je la réécrirai bientôt, n'ayez crainte vous non plus :) !