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matemonculot
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2 février 2009

Un bien triste amour

C'est une histoire banale, qui arrive à chacune de nous: l'aliénation des femmes au nom de l'amour. Il ne s'agit pas d'une faiblesse exclusivement féminine. Certes. Mais il est tout de même curieux d'admettre que beaucoup de femmes amoureuses conçoivent leur fonction dans un couple comme synonyme d'abnégation.

Adolescentes, déflorées depuis peu nous supplions nos amies de bien vouloir nous pardonner de les abandonner au profit de cette domination phallique qui a pris une importance toute particulière dans nos yeux de jeune fille. Combien ont tout perdu, connaissances futiles mais agréables, amitiés difficiles mais sincères, sorties joyeuses, etc ? C'est le cas de certains hommes mais je reste persuadée qu'il s'agit là d'une abnégation naturelle chez les femmes qui consiste à aliéner leur identité, leur indépendance de soi. Elles ne sont plus mais elles sont à quelqu'un.

Il me semble également qu'il s'agit là d'une grossière erreur de notre part. L'amour pour durer nécessite d'être à deux. Je ne parle pas en termes quantitatifs, je sous-entend qu'il est né de la rencontre de deux personnes qui doivent s'harmoniser tout en restant dans une altérité sécurisante. S'oublier au profit de l'autre est d'une dangerosité extrême car cela amène à responsabiliser l'autre- le rendre en fait responsable de cet amour né mais aussi de cette solitude créée. Dangereuse mais tout aussi vicieuse et perverse qu'est cette manifestation de l'amour féminin: plus je fais en sorte d'appartenir tout entière à l'autre, plus je suis seule et plus je me sens seule, plus je me fonds en l'autre et perd confiance face aux autres. A partir de ce moment là je considère que c'est cet homme unique qui est à même de sauver mon existence face au monde.

Des hommes conçoivent l'amour comme une abnégation. Je ne tiens pas à ce que l'on m'accuse de tout catégoriser et je n'use point là de démagogie. Seulement le processus est différent.

Si les femmes s'aliènent au profit de l'autre c'est pour assurer cette relation, pas tellement par peur d'etre abandonnée mais parce que cet homme l'exige de nous. Il veut entretenir cette dépendance féminine par peur, lui, d'être abandonné. Et en tant que femme, on accepte, on courbe l'échine et sous des airs d'esclaves affranchies on se soumet à leur angoisse fondamentale qui est de ne pas être à la hauteur de leurs concurrents, qu'ils volent leur femme. Dans le monde occidental, cela consiste à éloigner la femme de ses amies, de ses loisirs, trop grandes sources d'indépendances. Dans certaines religions, cela consiste à lui faire porter la burka.

La femme doit vivre cachée.

Je suis consciente qu'il ne s'agit là que de certaines psychologies de couple. Mais j'en ai bien trop vu dans mon entourage et cela a même valu pour moi il y a de cela quelques années. Alors je me pose cette question: le sacrifice est-il inhérent à notre nature de femme ou est-ce une nature purement sociale que l'on a parfaiment intégré et que l'on met en oeuvre lorsque l'on se met en couple avec l'angoissante faiblesse de ce type d'homme peu sûr de lui?

Me vient alors l'idée de citer Simone de Beauvoir: "On ne naît pas femme, on le devient" par pression sociale. Chacune d'entre nous se conforme à cette image préfigurée de la femme- pillier de l'homme, catalyseur de son angoisse et soumise à celle-ci.

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Commentaires
M
Quant à Léna, je viens de relire l'article et effectivement j'emploie un ton qui sous-entend une règle absolue. Et tu as raison; cependant je me reférais simplement à une expérience personnelle que j'ai vécue étant plus jeune et que certaines de mon entourage ont vécu. Je me suis alors posée la question. Et c'est rassurant de savoir qu'il s'agit d'une réalité particulière et loin d'être générale.
M
Frieda, dans quel sens veux-tu dire qu'il y a de la paresse? de notre part? veux-tu dire par là qu'on s'enferme par paresse?
L
j'ai beaucoup aimé les articles "bas les pattes" et "presse quand tu nous tiens" mais je trouve que celui-ci est fondé sur une généralités.<br /> l'ensemble de mes amies parviennent à garder leurs connaissances parallèlement à leur couple.
F
Il y a là un certain conditionnement. Mais combien de paresse, aussi ?
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